Qu'est-ce que le cybermalaise ?
Le cybermalaise, ou cybercinétose, désigne la version numérique du mal des transports. On peut y être sujet à tout âge et les déclencheurs sont nombreux : réalité virtuelle, animation dans une page web, jeu vidéo, son soudain dans un navigateur web, flashs successifs dans un dessin animé, etc. En 1997, la diffusion d’un épisode de Pokémon avait d’ailleurs envoyé 700 enfants japonais à l’hôpital.
La nausée fait partie des sympômes les plus courants du cybermalaise. Des chercheurs ont d'ailleurs conclu que si un écran nous donne la nausée, c’est que notre organisme pense que nous sommes en danger. En effet, les nausées sont un réflexe visant à nous protéger des toxines. Quand on boit de l’alcool en grande quantité, on peut avoir l’impression que la pièce tourne. Mais au-delà de la sensation de vertige, l’alcool peut aussi nous tuer. C’est pour ça que notre organisme associe la sensation de vertige à une menace. En provoquant des nausées, il nous permet d’arrêter l’absorption de toxines et de rester en vie.
Si les écrans peuvent déclencher ces symptômes chez n’importe qui, les personnes souffrant déjà de troubles vestibulaires y sont encore plus sensibles. Le vertige est alors une sensation fréquente, voire permanente pour ces personnes. C'est dû à une anomalie de la fonction de l’équilibre, assurée par l’oreille interne. Les causes peuvent être multiples mais on connaît trois maladies à l’origine de plus de la moitié des cas diagnostiqués.
Je vous propose donc quelques astuces pour produire un contenu respectueux du bien-être de toutes les personnes qui vous lisent.
Comment prévenir le cybermalaise en design ?
Évitez les mouvements excessifs
Les mouvements excessifs peuvent être désagréables sur un écran. Avec l’effet Parallax par exemple, le premier plan et l’arrière-plan ne bougent pas au même rythme. Notre cerveau a du mal à suivre, ce qui entraîne ce fameux cybermalaise. On peut aussi le subir avec le défilement continu sur une page trop longue pendant des heures (coucou les réseaux sociaux), ou zooms avant/arrière répétitifs lors de la projection de notre écran en réunion virtuelle.
Laissez la main à l’utilisateur
De manière générale, il faut laisser l’utilisateur déclencher les animations, vidéos ou pistes audio. Le déclenchement automatique peut être surprenant, voire frustrant ou anxiogène. En développement, on peut utiliser la requête média CSS “prefers-reduced-motion”. Cette requête permet de respecter le choix de l’utilisateur ayant paramétré son système pour réduire les animations. En dernier recours, permettez au moins à vos utilisateurs de mettre les animations en pause.
Paramétrez votre téléphone
Vous avez peut-être déjà expérimenté le cybermalaise. Dans ce cas, n'hésitez pas à paramétrer votre téléphone pour réduire les animations. Sur iOS, passez par Réglages → Accessibilité → Réduire les animations. Et sur Android, allez dans Paramètres → Accessibilité → Supprimer les animations.
Le principe de non-interférence
Certains contenus ne sont pas soumis à l’obligation de conformité d’accessibilité, notamment s’ils ont été publiés avant une certaine date. Mais les anciens contenus ne doivent pas gêner l’accès à des contenus plus récents soumis, eux, à l’obligation de conformité. C’est le principe de non-interférence, établi selon cinq critères dont les sons déclenchés automatiquement, les effets de flash, ou encore les contenus en mouvement.